Le recouvrement et l’affacturage sont deux moyens bien distincts de traiter vos impayés. Cependant, ils peuvent trouver une certaine complémentarité.
Le recouvrement consiste à tout mettre en œuvre pour vous permettre de récupérer en totalité les sommes impayées. Le recouvrement passe d’abord par des relances écrites ou téléphoniques. Il se poursuit ensuite par une action en justice qui permettra d’obtenir un jugement qui va sécuriser votre impayé et sera par la suite exécuté par un Huissier.
L’affacturage ou factoring est un mécanisme financier permettant de dégager de la trésorerie en avance, sur la masse de ses factures impayées.
Deux options :
- Déléguer le recouvrement à une société financière. Cette société va ensuite accorder une avance de trésorerie sur le recouvrement attendu.
- Céder la créance au profit de cette société
L’affacturage constitue donc une source de trésorerie rapide pour les entreprises mais n’est pas accessible à tous. En effet, le recours à l’affacturage nécessite un volume d’impayé important et régulier.
L’affacturage, combien ça coute ?
Le coût de l’affacturage est bien supérieur à celui du recouvrement. C’est logique, la société d’affacturage va prendre en charge le recouvrement et donc le répercuter sur son client. Elle va également se faire rémunérer pour le risque financier qu’elle va assumer par son avance de trésorerie.
Le mode de facturation est souvent proportionnel aux montants des factures impayées. Le taux facturé inclut alors le coût du recouvrement ainsi que la charge financière des avances de trésorerie consentis (AGIOS).
Si vous optez pour une cession de vos factures impayées, la valeur de vos factures sera évidemment diminuée. La part de risque assumée par la société d’affacturage va se matérialiser par la déduction d’une commission, imputée sur la valeur de vos factures impayées.
Par exemple, si votre encours impayé (la somme de vos factures impayées) cédé est de 20 000 euros, attendez vous à ce que la société d’affacturage ne vous les rachète que pour 10 ou 12 000 euros, après déduction de sa commission. La question que vous devez vous poser est de savoir s’il est préférable d’encaisser 12 000 euros tout de suite ou d’assurer votre recouvrement dans l’espoir d’en encaisser 18.000 d’ici trois mois…
De nouvelles offres ont émergé sur le marché de l’affacturage mais leur lecture se rapproche davantage de l’assurance. Elle propose aux entreprises une véritable garantie de leurs impayés, en contrepartie d’un pourcentage sur le chiffre d’affaires global de l’entreprise. Pour 1 ou 2% du CA mensuel, une compagnie vous assure le paiement de la totalité de vos impayés et prend à sa charge le recouvrement de vos impayés. Attention, cette offre s’accompagne souvent de certaines contraintes, notamment à l’égard de ceux de vos clients dont la situation est financièrement déjà tendue. Certains impayés peuvent donc être exclus et il vous faudra faire preuve d’une grande vigilance au stade de la vente.
Comment choisir entre affacturage et recouvrement ?
En choisissant l’affacturage, vous vous épargnez de devoir gérer votre recouvrement. Cela vous permet de constituer de la trésorerie immédiatement. Attention, si vous n’avez pas cédé votre créance à la société d’affacturage, les factures non recouvrées vous seront retournées et vous devrez reprendre leur recouvrement. Ces dossiers seront difficiles à recouvrer, ils auront déjà été travaillés par la société d’affacturage et auront déjà plusieurs mois d’ancienneté.
Attention également, si vous n’avez pas cédé vos créances, l’avance de trésorerie que la société d’affacturage vous avait consenti devra être remboursée si elle avait été surévaluée.
L’affacturage reste un mécanisme d’assurance. Il ne peut générer de perte pour l’organisme qui vous rachète vos créances. C’est donc à vous d’assumer cette perte mais qui vient en contrepartie du temps gagné à ne pas assurer votre recouvrement et des tracas que peut occasionner cette activité.
Le recours à l’affacturage nécessite une organisation en béton ! Vous devez être en mesure de gérer votre encours client et de déterminer chaque mois les créances qui seront concernées. Cela suppose également que votre encours soit important; plusieurs dizaines de dossiers impayés chaque mois. Ce mécanisme est plutôt ouvert et utilisé par les grandes entreprises et ne s’adresse pas aux TPE et PME les plus modestes, pour qui le recouvrement reste la seule option possible pour traiter les impayés. De plus, le volume de dossiers n’est pas le seul critère et la société d’affacturage va réaliser un véritable audit de votre encours d’impayés et va même s’intéresser à la qualité de vos prestations afin d’évaluer le taux de contestation de vos factures…
Et si vous avez eu recours à l’affacturage sans cession de créance, vous devriez être vigilant sur l’obligation de rembourser les sommes que vous aurez perçues par avance. Vous devrez alors gérer par vous-même le recouvrement des factures pour lesquelles vous aurez perdu un temps précieux.
Attention l’affacturage n’est possible que sur des créances B2B. Il n’est donc pas possible d’avoir recours à l’affacturage pour des créances sur des consommateurs.
Sur le principe, le choix semble évident, pourquoi ne pas céder à la pratique de l’affacturage après avoir tenté de recouvrer par soi-même la créance. Cela permet de ne passer par l’affacturage que pour les créances les plus mauvaises…
Le concept même de l’affacturage ne repose que sur le volume de créances et sur leur fraîcheur. Plus le temps va passer et plus les créances auront été travaillées, plus leur valeur chutera rapidement et dans des proportions considérables. 3 mois après l’échéance de la facture, le risque d’impayé est de 25% et il est de 90% après un an. Autant dire qu’une créance de plus de 6 mois ne présente plus aucune valeur sur le marché de l’affacturage.
Le recouvrement de vos créances, qu’il soit interne ou externe, vous permettra toujours de collecter davantage que par le biais de l’affacturage. Cela prendra plus de temps et vous demandera plus d’énergie mais le bénéfice est garanti !